Interdire la prostitution, des parlementaires y songent
L'affaire des policiers ripoux de la brigade des mœurs zurichoises occupe encore la presse dominicale. Avec, en corollaire, un volet politique : une quarantaine de parlementaires fédéraux demande au Conseil fédéral d'examiner la possibilité d'interdire la prostitution. Autre sujet dans la presse dominicale, le discours que le président de la Confédération Ueli Maurer doit tenir devant l'UDC fait craindre la rupture de collégialité
Sur l'affaire des ripoux tout d'abord, le scandale semble perdre un peu de son ampleur, selon la NZZ am Sonntag. Si cinq policiers, un tiers de la brigade, ont été mis en examen pour soupçon de corruption, l'enquête se concentre essentiellement sur deux agents en poste depuis 2006 dans le service. Ceux-ci sont accusés d'avoir protégé des patrons de cabarets et clubs ou de leur avoir livré des informations sensibles sur des enquêtes ou sur des descentes de police en échange de prestations sexuelles, de boissons ou de repas. Selon la presse zurichoise, ces agents étaient surveillés depuis plus de six mois.
Le club concerné, le Chilli's , dans le quartier chaud de Zurich, était l'objet d'une enquête pour une série de fraudes à la carte de crédit. Fermé par a police mardi, après l'arrestation de son exploitant et propriétaire, il a rouvert depuis.
Cette affaire aura sans doute des conséquences politiques. Selon la Schweiz am Sonntag, 43 parlementaires auraient signé une intervention de la conseillère nationale Marianne Streiff (Parti évangélique / BE) demandant au Conseil fédéral d'étudier dans quelle mesure l'interdiction de la prostitution serait réalisable en Suisse. Une proposition qui s'inscrit dans le débat qui a lieu actuellement en France et en Allemagne autour de la pénalisation des clients de prostituées. Parmi les signataires, on trouve aussi bien le conseiller d'Etat et conseiller national valaisan Oskar Freysinger que la socialiste Maria Roth-Bernasconi ou la présidente du groupe PLR Gabi Huber.
Si la féministe allemande Alice Schwarzer se félicite de cette démarche qui rejoint celle qu'elle a lancée en Allemagne, les organisations spécialisées doutent de la pertinence d'une telle interdiction qui se traduirait par une péjoration de la situation des femmes les plus faibles. La Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga y serait d'ailleurs opposée, préférant mieux protéger les femmes. Schweiz am Sonntag rappelle que la prostitution générée en Suisse un chiffre d'affaires de 3,5 milliards.