На юге Марокко удивительным подарком небес считают заросли кактусов на окрестных холмах.
L'huile la plus chère du monde
Canoë - il y a 4 jours
Cependant la quantité infinitésimale d'huile pouvant être extraite de ce fruit en fait aussi la plus chère au monde: jusqu'à 1 000 dollars le litre. ...
L'huile la plus chère du monde
Après l'huile d'argan, extraite d'un arbre qui ne pousse que sur son territoire, le Maroc compte produire de l'huile de figue de barbarie, onéreuse mais réputée antirides, pour développer son Sud aride.
Parution
Août 2011
Si l'huile d'argan est maintenant très réputée dans le monde, l'huile de figue de barbarie, moins connue, est de plus en plus en vogue en cosmétique pour ses supposées propriétés antivieillissement et anti-oxydantes.
Cependant la quantité infinitésimale d'huile pouvant être extraite de ce fruit en fait aussi la plus chère au monde: jusqu'à 1 000 dollars le litre.
Le Maroc, avec l'aide de l'ONU, encourage de plus en plus la production de ce cactus pour en faire un levier de développement de l'agriculture du pays, où 80% des terres agricoles se situent dans des zones arides ou semi-arides.
Premiers balbutiements
Cette plante vivace, qui s'accomode de conditions climatiques extrêmes, pourrait être à l'origine de nombreuses activités génératrices d'emplois et de revenus pour la population locale, au Maroc, voire dans d'autres pays.
Dans l'industrie cosmétique, «il faut huit tonnes de figues de barbarie pour produire un litre d'huile dont le prix atteint 1 000 dollars l'unité», selon Karim Anegay, chef du programme Cactus à l'Agence de promotion économique du Sud marocain.
«Cette huile commercialisée par des laboratoires marocains pour ses vertus anti-vieillissement et anti-rides est d'une excellente qualité, mais son exploitation n'en est encore qu'à ses balbutiements», estime-t-il.
M. Anegay souhaite une «expertise scientifique pour déterminer ses performances par rapport aux autre huiles qui sont produites dans les autres pays méditerranéens ou d'Amérique du sud».
De belles propriétés
À Casablanca, le laboratoire Azabane l'intègre dans la fabrication des crèmes et des shampoings.
Rédouane Stouti possède dans la région d'Errhamana une huilerie qui produit en moyenne dix litres par mois à partir du fruit qu'il récolte de son immense ferme plantée de cactus.
«À l'aide d'une machine, les pépins du fruit sont pressés à froid pour tirer l'huile dont la liste des bienfaits justifie son titre d'huile la plus chère du monde», explique ce jeune entrepreneur de 27 ans.
«J'ai vingt points de vente de cette huile au Maroc sous l'appellation "Coeur de figue"», explique-t-il à l'AFP en montrant les allées de cactus où une trentaine de femmes cueillent les figues de barbarie couvertes d'épines.
Selon le chercheur marocain Mohamed Boujnah, «l'huile est riche en vitamine E avec un pouvoir anti-oxydant très élevé».
«Cette huile est magnifique. Depuis que je l'utilise, j'ai constaté une amélioration et une élasticité de ma peau», se réjouit Sofia, 50 ans, amatrice de produits bio.
Valorisation du cactus
Dans la région de Guelmim et Sidi Ifni, une zone aride, le Maroc a mis en place depuis 2007 un «ambitieux programme novateur» de «valorisation du cactus, dit Cactopole» conçu par l'Agence de promotion du Sud.
Le Programme de l'ONU pour le Développement (Pnud) contribue à ce programme en le finançant à hauteur de 1,7 million de dollars et en fournissant une assistance technique, selon El Kébir Alaoui Mdaghri, directeur des programmes de l'organisation onusienne au Maroc.
La province de Sidi Ifni a récemment abrité sa première foire «Aknari dAit Baâmrane» pour mettre en valeur le fruit du cactus et ses dérivés, selon l'agence.
À cet effet, cette dernière a conçu et fait construire quatre lignes de conditionnement de figues fraîches dans la station de de Guelmim, qui sera dotée d'une «chaîne de froid et dune logistique appropriées».
La production de ce fruit s'élève annuellement au Maroc à 1,2 million de tonnes sur un total de 150 000 hectares - un triplement de la surface en dix ans - dont la moitié se trouve au sud de l'anti-Atlas.
Importé à l'origine du Mexique, le cactus est une culture ancestrale qui sert aussi à l'alimentation du bétail et de l'homme.
Des experts onusiens soulignent que ce fruit juteux et sucré, sous son écorce épineuse, peut même contribuer à lutter contre les famines.
Dans le Sud désertique, «l'agriculture conventionnelle ne peut plus créer de valeur ajoutée, c'est pour cela que nous avons trouvé la culture du cactus comme alternative», a indiqué M. Mdaghri.